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CPF : succès d’estime et parcours du combattant

Trois ans après son entrée en vigueur, la réforme de la formation de 2014, qui a introduit notamment le compte personnel de formation, est perçue positivement, par les salariés comme par les directeurs des ressources humaines (DRH). C’est le principal enseignement du baromètre annuel de l’observatoire Cegos, mené auprès de plus d’un millier de salariés et de 180 directeurs et responsables RH. Des résultats toutefois en demi-teinte, à l’heure où les partenaires sociaux et le gouvernement planchent sur la prochaine réforme de la formation professionnelle voulue par Emmanuel Macron, nouvelle étape de sa refonte du modèle social français. 

Les professionnels des ressources humaines pensent à 57% que la loi du 5 mars 2014 a « simplifié le droit à la formation », et qu’elle est globalement une « bonne loi ». Mais seule une petite moitié d’entre eux (49%) estiment qu’elle a facilité l’accès à la formation de catégories de personnels qui y accédaient peu jusqu’à présent. Et ils sont 47% à juger qu’elle a facilité le développement de compétences dont l’entreprise a besoin. « Ce sont les responsables RH des plus grosses entreprises qui répondent le plus positivement à ces questions. Mais dans l’ensemble, leur appréciation est légèrement moins bonne depuis 2015, » observe Mathilde Bourdat, experte Cegos du management de la formation. « Les responsables des ressources humaines trouvent que la réforme a réduit les dépenses de formation de l’entreprise et qu’elle a amélioré leurs relations avec l’OPCA (organisme paritaire collecteur agréé). Mais ils considèrent que les salariés qui se formaient autrefois avec leur droit individuel à la formation (DIF) restent les mêmes qui se forment désormais avec le compte personnel de formation (CPE). »

Selon l’enquête du groupe Cegos, très peu de DRH pensent que la création du compte personnel de formation n’a eu aucun bénéfice. Ils jugent à 89% que ce dispositif est « un levier pour la professionnalisation et la qualification des salariés » de leur entreprise ; à 88% que leur entreprise « accompagne ses salariés dans la mobilisation de ce droit », et à 86% que le CPF contribue au maintien de l’employabilité des salariés les plus fragiles dans leur entreprise. Selon 87% d’entre eux, certains salariés de leur entreprise sont intéressés par les formations éligibles au CPF, c’est-à-dire des formations qualifiantes figurant sur les listes établies par les instances paritaires .

Le compte personnel de formation est également bien connu des salariés : 69% d’entre eux disent savoir « précisément à quoi il correspond ». C’est chez les cadres (71%) et les plus de 45 ans (74%) qu’il jouit de la plus forte notoriété. Mais 61% des ouvriers et 65% des moins de 35 ans disent, eux aussi, le connaître avec précision. « Les salariés se sont approprié le CPF bien plus vite que le DIF de la précédente réforme, » souligne Mathilde Bourdat. Ceux-ci estiment massivement, et au premier chef les employés et les ouvriers, que ce dispositif les aide à développer leurs qualifications (87%) et à maintenir leur employabilité (75%). Ils sont sensiblement moins nombreux à penser que leur entreprise soutient le CPF en termes de moyens, de ressources, d’informations et d’accompagnement (67%). En revanche, les salariés jugent assez sévèrement la manière dont ce droit est appliqué chez leur employeur. Ils ne sont que 61% à juger facile de mobiliser le CPF au sein de leur entreprise. Ils estiment enfin, à 64%, que le dispositif n’a pas changé significativement la façon dont leur entreprise pilote l’offre de formation professionnelle. Une opinion qui reflète, selon Mathilde Bourdat, « la complexité objective de l’instruction des dossiers. »

Une majorité des salariés (62%) disent pourtant avoir créé leur compte sur le site moncompteformation.gouv.fr . Parmi eux, 42% l’ont fait de leur propre initiative, 43% y ont été aidés par leur entreprise, et 15% par un organisme externe tel que l’Apec ou le Fongecif. « L’utilisation effective du compte personnel de formation varie beaucoup selon la catégorie socio-professionnelle », nuance toutefois l’experte Cegos. « Les plus enclins à utiliser le compte personnel de formation sont les salariés des professions intermédiaires, puis les employés. Les cadres et surtout les ouvriers sont des utilisateurs moins assidus. »

Le projet de recourir au CPF serait de plus en plus répandu parmi les salariés du privé, estime la Cegos. Aujourd’hui, 47% d’entre eux disent avoir identifié au moins une formation éligible au titre au titre du CPF, qu’ils souhaiteraient suivre. Une belle progression d’année en année, car ils n’étaient que 19% en 2015 à se projeter ainsi, et 38% en 2016. Mais ils sont encore 34% à ne pas souhaiter mobiliser leur CPF, et 19% à se dire intéressés par une formation, mais non éligible au titre du CPF. Enfin, 66% disent ne pas avoir encore suivi de formation dans le cadre de leur compte professionnel de formation.

Ces résultats sont à mettre en regard avec ceux du bilan d’étape du déploiement du compte personnel de formation de l’Igas (Inspection générale des affaires sociales) rendu public quelques jours seulement avant le baromètre Cegos 2017. Ce rapport souligne, lui aussi, la forte notoriété du CPF, connu des deux tiers des salariés du privé et de la moitié des demandeurs d’emploi. Les enquêteurs de l’Igas soulignent cependant que la connaissance du dispositif varie fortement selon les catégories de la population, et qu’elle reste généralement superficielle. 

Par ailleurs, les actifs n’intègrent pas plus qu’avant l’entrée en vigueur du CPF, la formation dans leur parcours professionnel. « Moins d’un chômeur sur deux et moins de quatre salariés sur dix ont l’intention de s’engager dans un projet de formation, » constatent les auteurs du rapport de l’Igas, qui qualifient de « parcours du combattant » l’accès à la formation via le compte personnel de formation. Difficile en effet, pour ceux qui souhaitent en bénéficier, de récupérer leurs droits DIF, d’utiliser le site internet, de décrypter l’ingénierie des financements, et d’obtenir la validation (obligatoire) d’un tiers financeur … La formation désirée doit être inscrite sur les listes des formations éligibles et ne pas dépasser un plafond de 150 heures. Sans quoi, le salarié doit la co-financer.

Le premier bilan dressé par la commission de l’Igas rejoint celui de Cegos, mais il est finalement bien plus mitigé. Le CPF n’a été mobilisé jusqu’à présent que par « une faible part des actifs éligibles » : 4,35 millions de comptes activés, 849.000 dossiers validés au 31 mars 2017, dont près de 2/3 de demandeurs d’emploi. Enfin, les choix de formations sont actuellement très concentrés : les dix types de formations les plus demandés représentent un tiers des dossiers de demandeurs d’emploi et 60 % des dossiers de salariés. Les salariés choisissent en priorité les certifications de langues étrangères : le TOEIC et le Bulats représentent à eux seuls 40% des dossiers de formation validés en 2016, suivies des certifications liées à la bureautique (Tosa et PCIE), qui composent 8% des demandes.

Les DRH considèrent à 62% qu’un autre dispositif, introduit par la loi Rebsamen en 2015 et remanié par la Loi travail, le compte personnel d’activité (CPA) contribue à la sécurisation des parcours professionnels des salariés de leur entreprise. Quant aux salariés, ils ne sont que 51% à savoir précisément ce qu’est ce dispositif, au demeurant mieux connu des ouvriers (56%) et des plus de 45 ans (59%) que des cadres (47%) et des moins de 35 ans (44%). Une popularité moindre que celle du compte personnel de formation (CPF), qui s’expliquerait, selon Mathilde Bourdat, manager offre et expertise formation chez Cegos, par le caractère récent du CPA, qui se compose du compte personnel de formation, du compte personnel prévention pénibilité et du compte d’engagement citoyen, et vise à instaurer un « droit universel à la formation ».

©2017 Les Echos – Géraldine Dauvergne

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